Mazars et Financement Participatif France publient le baromètre de référence du financement participatif en France pour la 3ème année consécutive. D’année en année, celui-ci fait état du dynamisme d’un secteur qui s’inscrit en véritable acteur du financement alternatif ou complémentaire.
[Télécharger le baromètre du crowdfunding en France 2021]
[Télécharger le communiqué de presse FPF / Mazars]
La collecte frôle les 2 milliards d’euros en 2021
1 880 millions d’euros ont été collectés sur les plateformes de financement participatif, soit une croissance de 84% par rapport à l’année dernière. Depuis 2015, les chiffres ont été multipliés par 11,2, portant la collecte du crowdfunding à près de 5 milliards.
Cette croissance s’explique par :
- la crédibilité du crowdfunding dans les circuits de financement de l’économie ;
- une vraie adéquation entre les demandes de porteurs de projet et les attentes des épargnants ;
- la diversification des mécanismes de collecte (placements privés, fonds d’investissement, etc.) qui résultent de l’hybridation entre le crowdfunding et l’asset management ;
- le poids de l’immobilier qui continue de progresser : il représente cette année 61% de la collecte globale et dépasse à lui seul nettement la barre du milliard d’euros.
Au total, 67 plateformes de crowdfunding ayant répondu à l’enquête ont permis de financer 168 712 projets en 2021.
Le crowdfunding et la finance durable
Nouveauté de ce baromètre : une appréciation de la dimension sociale ou environnementale des projets financés. Cela concerne 76 933 projets qui représentent un volume de collecte de 440 millions d’euros, soit 23,4% du volume total, et 45,6% des projets financés.
- 65,1% des plateformes prennent en compte des critères ESG dans leur approche pour identifier les projets éligibles.
- Pour 78,1% des plateformes sondées, le financement participatif peut même aller au-delà et s’inscrire dans une démarche de finance à impact.
- 53,5% des plateformes ont d’ores et déjà pris en compte au moins une fois les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies dans leur approche pour identifier des projets éligibles au cours de l’année écoulée.
Le financement participatif en don
Si 2020 fut une année record pour le crowdfunding en don (218,5 M€) avec une forte mobilisation des citoyens en faveur de projets humanitaires et solidaires, 2021 reste une belle année avec une collecte de 196,8 millions d’euros pour 165 555 projets. Le secteur culturel concentre plus de 50% de la collecte (en particulier les arts plastiques et spectacles vivants pour 60,4 M€), suivi du secteur social pour 25,8% de la collecte (dont les projets humanitaires et solidaires représentent 32 M€), puis du secteur économique pour 20,4% des volumes.
Le crowdfunding en don est plébiscité par les Français : ils sont 4 millions à avoir contribué à un projet en 2021.
Le financement participatif en prêt
Avec 1,58 milliard de collecte en 2021, contre 741 millions en 2020, le financement participatif en prêt explose. Il concerne essentiellement le secteur économique (1 570,6 M€), notamment l’immobilier (1 146,5 M€), suivi de l’environnement et des énergies renouvelables (188,5 M€) et des commerces et services (157,1 M€).
- Le prêt rémunéré se déploie avec 260 millions d’euros collectés l’année dernière. Il permet le financement de TPE, PME et ETI, avec un montant moyen emprunté de 175 435 €.
- Deux plateformes ont distribué des PGE en 2021, pour un total de 7,3 millions d’euros et un montant moyen de 83 328 €.
- L’emprunt obligataire quant à lui continue depuis 2015 sa très forte progression avec 1 296,5 millions collectés en 2021. Cette évolution s’explique notamment par le financement de projets de plus en plus importants : en 2021, le montant moyen d’une collecte est de 1 086 379 € contre 403 466 € en 2020 ; de même les tickets investis grossissent (18 730 € contre 12 608 € en 2020).
Le financement participatif en investissement
Avec 103,5 millions d’euros collecté en capital ou en royalties, l’investissement connait une croissance de près de 75% par rapport à l’année 2020. Le secteur de l’environnement et des énergies renouvelables continue à prendre la part belle de la collecte avec 50,9 millions d’euros (+187%), suivi – pour la 1ère fois – du secteur des technologies et du numérique avec 28,5 millions d’euros collectés.
Un secteur réglementé
Le nombre de demandes d’immatriculation en tant qu’IFP ou CIP a atteint son apogée en 2019. Depuis, il décline. Preuve sans doute d’une certaine saturation du marché mais également d’une période de forte transition règlementaire. En effet, le 10 novembre 2021, le règlement européen 2020/1503 est entré en application, rendant obligatoire pour les plateformes de prêts et de titres financiers le statut de Prestataire de Services de Financement Participatif (PSFP). Ces nouvelles contraintes règlementaires vont sans doute entraîner quelques évolutions dans le paysage du crowdfunding, les plateformes disposant d’un an pour se mettre en conformité vis-à-vis de ce nouveau cadre européen.
Jérémie Benmoussa, Président de Financement Participatif France, déclare : « A l’image du fort rebond de l’activité économique française en 2021, la collecte en financement participatif a conforté son rythme de croissance des dernières années, confirmant son rôle toujours plus significatif dans l’accompagnement des acteurs économiques et sociaux. Les secteurs de l’immobilier et des énergies renouvelables ont confirmé leur belle année 2021. Nous notons enfin avec grand enthousiasme qu’une majorité de plateformes a intégré une lecture environnementale dans les projets qu’elles accompagnent, dessinant ainsi une tendance de fond sur le long terme pour le secteur. »
Bertrand Desportes, Associé chez Mazars, ajoute : « Le crowdfunding enregistre cette année la plus forte progression de son histoire sur le plan de la collecte. Il devient une solution d’épargne de plus en plus usuelle pour les Français mais aussi un outil de générosité adopté par le grand public. Les porteurs de projet sont plus nombreux encore en 2021 à recourir au crowdfunding pour ses qualités de proximité, de transparence et de réactivité. La dimension ESG autour des projets financés est l’un des enseignements de ce baromètre associée à la perspective de développer une démarche d’impact. Enfin, l’année 2021 a été marquée par l’entrée en vigueur du règlement européen 2020/1503 qui vient rehausser sensiblement le niveau d’exigence pour opérer en tant que prestataire de services de financement participatif. Il faut s’attendre à ce que le marché se recentre sur un nombre plus restreint de plateformes capables d’assumer ce socle réglementaire plus exigeant. »
Les projets « coups de cœur » 2021
- Le projet porté par Engie Green, le SIGEIF et la commune de Marcoussis sur Enerfip pour le financement de la plus grande centrale solaire au sol d’Ile de France.
- Le financement de la construction du futur siège social de La Banque Postale près d’Orléans par le promoteur Magellim Développement sur Baltis capital.
- Le projet Commun’Île, une coopérative née de la rencontre entre les restaurants Nantais le Bar’Île et Le SALUT, sur la plateforme Zeste par la Nef.
- La transformation par le groupe GDG de l’hôtel Scipion-Sardini en campus universitaire, sur Clubfunding.