Article paru dans LEXPRESS.fr | 24/07/2014 | L’ENTREPRISE

Les plateformes françaises de financement participatif ont collecté deux fois plus de fonds au premier semestre 2014 que sur la même période de 2013 et entendent poursuivre cette dynamique grâce à leur nouveau statut.

Sur les six premiers mois de l’année, le « crowdfunding » a collecté 66,4 millions d’euros, contre 33 millions un an plus tôt, selon les données présentées jeudi par l’association Financement Participatif France.

Depuis son introduction en France en 2008, ce mode de financement « par la foule » a convaincu un million de contributeurs via les 37 plateformes actives dans le pays, un cap franchi cette année.

« En dehors du Royaume-Uni, la France est certainement le 1er pays d’Europe pour le crowdfunding« , a indiqué Nicolas Lesur, président de l’association, précisant que la dynamique de croissance s’observait dans tous les pays.

Dans le détail, 37,4 millions d’euros ont été collectés via des sites de prêts, 19,2 millions via des sites de dons et 9,8 millions via des sites de capital investissement (prise de participation dans des entreprises) au premier semestre.

C’est le site internet de crédit entre particuliers Prêt d’Union qui a collecté le plus de fonds. Il a ainsi annoncé jeudi avoir financé les crédits à la consommation de 10.000 Français, montant qu’il envisage de doubler d’ici avril 2015.

Fondé fin 2009, Prêt d’Union pense atteindre les 100 millions d’euros de crédits octroyés en août.

Sur l’ensemble des plateformes françaises, plus de 44.000 projets ont déjà été mis en ligne, dont un quart d’entre eux sur le seul premier semestre de cette année.

Les sites de dons ont soutenu majoritairement des projets culturels et solidaires tandis que ceux de prêts (hors Prêt d’Union) ont principalement contribué au financement d’entreprise.

Les sites de capital investissement ont été très actifs dans les domaines de la santé et l’environnement et des technologies.

Côté contributeurs, les trois quarts d’entre eux ont moins de 50 ans, « une typologie plus jeune que dans le financement traditionnel« , selon M. Lesur.

En moyenne, les entreprises ont levé 185.400 euros via des sites de capital investissement au premier semestre pour des tickets de 2.000 euros par contributeur.

Sur les sites de dons, le montant moyen récolté se situe entre 2.400 et 3.400 euros, selon que la plateforme offre ou non une contrepartie, pour des dons moyens entre 60 et 50 euros.

Les prêts non rémunérés ont atteint 650 euros en moyenne et les prêts rémunérés 9.900 euros. Les prêteurs ont engagé en moyenne 88 euros (prêt non rémunéré) et 6.500 euros (prêt rémunéré).

Des décrets clarifiant le statut et le champ d’action de la finance participative sont attendus fin juillet pour une entrée en vigueur au 1er octobre.

Pour les acteurs du secteur, cette réforme devrait permettre d’attirer encore davantage de contributeurs, même si « ce n’est qu’une première étape qui a vocation à être révisée assez vite« , selon M. Lesur.

La cession des créances de prêts (titrisation) contractés via des plateformes de crowdfunding constitue notamment l’un des prochains chantiers que les acteurs souhaitent clarifier, à l’occasion des prochaines Assises du financement participatif le 11 décembre.