A l’occasion de notre 7ème article de la série « Focus membres », c’est Léo Lemordant, cofondateur de la plateforme Enerfip, dédiée aux énergies renouvelables, qui s’est prêté au jeu des questions / réponses. 

Quelle est l’origine de la création d’Enerfip ? Quelles sont vos ambitions ?

Enerfip a été fondé par des professionnels des énergies renouvelables. J’étais ingénieur pour le développement de concessions hydroélectriques de grande puissance, Julien a développé pour le compte de grandes sociétés du secteur plus de 200 centrales photovoltaïques dont la 1ère centrale au sol de France en 2008, Sébastien a participé au montage de financement de centrales hydroélectriques et biomasse, et Edouard exploite pour compte propre un parc de 25M€ d’actifs solaires et biomasse. L’idée d’Enerfip, née dès le début 2013, était d’utiliser la technologie et la diffusion large du crowdfunding d’innovation, pour l’appliquer aux problématiques spécifiques de projets d’énergie renouvelable :

  • résoudre des enjeux de fonds propres pour les porteurs de projet ; 
  • proposer un produit d’investissement dont était exclu le grand public ;
  • offrir un placement vert, transparent et direct aux citoyens; et améliorer ainsi l’acceptabilité locale des projets.

La Raison d’être d’Enerfip est d’intéresser les citoyens à la Transition Énergétique. L’objectif d’Enerfip est de faire de la pédagogie sur la nécessité et la désirabilité de la Transition Énergétique auprès de nos concitoyens. De nombreux acteurs sont positionnés sur ce créneau à travers des missions de pédagogie pure ou de vulgarisation scientifique, et ils le font parfois très bien. Ce n’est pas le parti pris d’Enerfip. En effet, les citoyens sensibles à l’argumentaire associatif (voire militant), sont souvent déjà convaincus. Comment donc toucher un public beaucoup plus large à priori non-sensibilisé à l’enjeu de la Transition Énergétique ? Enerfip a fait le constat qu’un très bon moyen de susciter l’intérêt du quidam est de le toucher au portefeuille. Lui proposer un produit d’épargne rémunérateur permet par ricochet d’attirer l’attention sur le sous-jacent et donc de délivrer de nombreux messages de pédagogie. Cette stratégie répond à plusieurs autres enjeux. L’épargnant, quand il participe à une collecte Enerfip, investit son argent, mais également s’investit. Il s’investit émotionnellement, un lien est créé entre lui et le projet ou le porteur de projet. Enfin, Enerfip propose des produits d’investissements auxquels le citoyen lambda n’aurait pas accès autrement .

Quelle solution de financement proposez-vous ?

Enerfip propose une solution d’épargne vert attractive, transparente et accessible à tout un chacun. C’est le circuit-court appliqué à l’épargne, qui permet de flécher son épargne à partir de 10€ dans des projets de la Transition Énergétique. L’objectif est ainsi d’intéresser les citoyens à la Transition Énergétique, au sens propre comme au sens figuré. Le porteurs de projets, sociétés spécialisées du secteur, bénéficient d’une solution de plus pour :

  • réduire la charge en fonds propres de leur projets d’infrastructure : il est possible de lever des fonds sous forme de prêt-relais ou de dette mezzanine ;
  • améliorer l’acceptabilité locale des projets : Enerfip va dans les territoires présenter l’objectif du financement participatif, afin notamment de faire de la pédagogie sur la Transition Énergétique, et le montage de projet.

Quelles sont les perspectives d’avenir du secteur de la finance participative d’après-vous ?

Le secteur est en voie de maturation. Cette phase va durer encore quelques années, 3-5 ans, avec une concentration de plus en plus forte, et une professionnalisation. A l’issue de cette phase, le secteur verra opérer 2 à 3 acteurs au maximum sur chacun des 4 segments distincts: – plateformes généralistes en don – plateformes à thème (environnement, social, immobilier) en don – plateformes généralistes en investissement – plateformes à thème en investissement… Ces acteurs (français ou étrangers) ont vocation à avoir un rayonnement européen. Les acteurs à thématiques devront faire preuve d’imagination pour probablement avoir une activité qui ne se limite pas qu’au financement participatif et avoir ainsi des relais de croissance.

Pourquoi avez-vous décidé d’adhérer à Financement Participatif France ?

  • Pour l’échange de bonnes pratiques
  • Pour la veille
  • Pour le lobbying auprès du Ministère de la Transition Énergétique, ou de l’Europe

 

Merci Léo pour ces éclairages sur Enerfip !