Les plateformes de financement participatif ont collecté au total leur premier milliard en 2020. Elles sont durablement installées au sein des différents métiers d’intermédiaires et de conseils en finance ; elles restent un secteur très jeune, mais qui s’est développé en créant sa propre déontologie. Dés la création de l’association Financement Participatif France (FPF), en 2012, et avant l’entrée en vigueur d’une réglementation spécifique au secteur, les membres de l’association ont rédigé une charte de déontologie de la profession.

Où en sommes-nous en 2021 ? FPF a entrepris auprès des plateformes une évaluation du respect de cette charte sur laquelle elles s’engagent en adhérant à FPF. Les plateformes membres sont, sans aucun doute, les championnes en matière de transparence et de qualité d’information ; notamment vis-à-vis des investisseurs. Une position qui génère la confiance.

La déontologie volontaire pour créer la confiance

En 2014 sont créés les statuts d’intermédiaire en financement participatif et de conseiller en investissements participatifs, pour réguler les plateformes. Mais les membres de FPF ont compris intuitivement que créer la confiance, autant de la part des porteurs de projets que des épargnants, investisseurs et donateurs, nécessite des engagements plus concrets. Ainsi, la Charte de déontologie de FPF fait partie des conditions d’adhésion à l’association. Elle est enrichie régulièrement (la dernière fois en Assemblée annuelle en 2020), et les 21 engagements qu’elle contient deviennent le drapeau de l’association. D’autant plus que se développent, l’AMF et l’ACPR s’en alarment, de nombreuses tentatives d’arnaques sur le Web, qui frôlent parfois nos métiers.

 

Évaluer le respect des engagements des plateformes membres

En 2019, FPF avait lancé une première évaluation du respect de la Charte. L’opération vient d’être renouvelée en début d’année, et de manière plus poussée. Les résultats complets seront connus cet été, mais dès maintenant plusieurs bonnes nouvelles sont avérées. Plus des deux tiers des plateformes membres sont à jour sur la quasi-totalité des 21 engagements de la Charte ; et des progrès sensibles ont été accomplis.

Ces engagements portent avant tout sur la qualité de l’information : sur la plateforme elle-même ; sur les projets et leurs risques ; sur le traitement des difficultés, conflits d’intérêt, réclamations, etc.

 

Comment informer correctement sur les performances des plateformes ?

Un chapitre spécifique a fait l’objet de débats depuis des années : comment informer sur les performances des plateformes ? FPF a créé un tableau des indicateurs de performance et de défaut qui a été adopté par 80% des votants et s’applique à toutes les plateformes de dette (les prêts, les minibons et les obligations). Le tableau est standardisé ; il est accessible sur les plateformes dès la page d’accueil ; il permet à un investisseur de lire de la même façon, les données essentielles d’une trentaine de plateformes, avec des indicateurs et des ratios traités selon les mêmes méthodes de calcul.

C’est une contrainte et une transparence que les membres de FPF se sont imposés à eux-mêmes. C’est aussi le gage de relations loyales entre investisseurs et porteurs de projet, dans un domaine où le risque est présent, par nature.

 

Des investissements « qui ont du sens »

De nombreux sondages, depuis deux ans, confirment une tendance de fond. Une majorité des citoyens veulent savoir ce que les banques font de leur argent, et une partie importante des épargnants demandent des placements « qui ont du sens ». Les critères ESG (Environnementaux, Sociaux, et de Gouvernance) servent de guide désormais à des décisions qui affectent des dizaines de milliards d’Euros. Les plateformes membres de FPF participent à ce mouvement de fond : elles permettent à des investisseurs de s’engager dans des projets identifiés, y compris dans les domaines de l’environnement, de la transition écologique, de la transition agricole, des nouvelles énergies, de l’immobilier performant, etc. Et elles le font en respectant une éthique du métier qui n’a pas d’équivalent. La Charte de déontologie adoptée par les plateformes de FPF sert de cadre à ces engagements.

 

Benoit Granger
Administrateur FPF en charge de la déontologie