Article paru dans l’Express | 24/07/2014 | Par Marion Bain

Les plates-formes de financement participatif ont collecté 66,4 millions d’euros sur les six premiers mois 2014, révèle une étude publiée ce 24 juillet 2014. Une envolée qui devrait se poursuivre avec la mise en oeuvre de la réforme.

Le montant des fonds collectés grâce au crowdfunding a doublé sur un an pour atteindre 66,4 millions d’euros sur les six premiers mois 2014. Et il « ne va pas s’arrêter de sitôt » se réjouit Nicolas Lesur, président de l’association Financement Participatif France et fondateur d’Unilend lors de la présentation d’une étude ce jeudi 24 juillet. Le cap symbolique du million de Français ayant déjà contribué est atteint, preuve selon lui que le « phénomène se diffuse dans l’ensemble de la société ».KissKissBankBank, MyMajor Company, Ulule, Anaxago, Babyloan… 10 777 projets ont été mis en ligne sur ces plate-formes de financement participatif depuis le début de l’année. Trois types de contribution – prise de participation, don, ou prêt – sont possibles. Les montants de la collecte moyenne au 1er semestre 2014 s’élèvent à :

– 185 483 euros pour le capital investissement,

– 2 411 euros pour un don sans contrepartie,

– 3 478 euros pour un don avec récompenses.

Le prêt rémunéré est bien plus plébiscité (9 930 euros) que le prêt non rémunéré (650 euros).
Un nouveau cadre législatif propice

Cet essor de la finance participative devrait être stimulé par la mise en oeuvre de la réforme dont les décrets devraient paraître fin juillet, pour une réforme applicable au 1er octobre 2014. Une législation qui « rassure les partenaires (co-investisseurs, incubateurs), sourit François Carbone, directeur général et co-fondateur d’Anaxago. Cette petite révolution dans le financement de l’amorçage en France devrait générer de la confiance et apporter des projets. »

Un avis partagé par Stéphanie Savel, présidente de la plateforme Wiseed, administratrice de France Angels (Fédération nationale des réseaux de Business Angels) et membre du Comité Régional d’Orientation Ile-de-France BPIFrance. « La réforme va donner un cadre approprié au financement participatif et favoriser probablement la percée de nouveaux acteurs. Il y a un gros besoin en France concernant le financement d’amorçage (premier apport en capital d’une entreprise). » Pour preuve : « même les acteurs traditionnels comme les banques s’intéressent au phénomène du crowdfunding. »
*Baromètre 1er semestre 2014 réalisé par Compinnov pour Financement Participatif France selon les données collectées auprès de 37 plateformes opérationnelles. Une estimation de 3,85 millions d’euros collectés a été incluse pour les plateformes n’ayant pas répondu au baromètre.