Article paru dans La Tribune Objectif Languedoc-Roussillon | 15/01/2015 | Amandine Ascensio
Une réunion thématique, organisée à Montpellier le 15 janvier par la CCI L-R, le prouve : le financement participatif des projets d’entreprises, ou d’entreprises elles-mêmes, mobilise les acteurs régionaux. Entre accompagnement et création de plates-formes plus ou moins spécialisées, les initiatives se multiplient.
Les acteurs de l’économie régionale, et notamment ceux actifs dans l’aide à la création d’entreprise, regardent tous attentivement la multiplication des plates-formes de financement participatifs qui attirent les porteurs de projets : le financement d’un projet restant toujours compliqué à mettre en œuvre, le crowdfunding, ou financement par le public, reste une bonne option pour lever des fonds, mais également valider un marché pour son produit. Un système qui remporte tellement de suffrages qu’en France, quelque 37 plates-formes ont déjà été recensées par bpifrance. Sans atteindre un nombre aussi record, en région, certaines des plates-formes se créent avec des spécificités.
C’est notamment le cas du réseau Initiative France, spécialisée dans l’aide à la création d’entreprise par l’octroi de prêts d’honneurs (comprendre à taux zéro) et dont l’antenne régionale ambitionne de lancer, d’ici la fin de l’année 2014, une plate-forme de financement de ce type pour les entreprises qu’elle accompagne.
« Attention, cette plate-forme aura quelques conditions d’accès, annonce Mickaël Lapostolle, d’Initiative-LR. Les projets qui seront placés dessus seront ceux qui seront déjà accompagnés par des incubateurs ou des pépinières. » La raison ? « Une entreprise qui est accompagnée a beaucoup plus de chance de réussir », justifie Mickaël Lapostolle.
Deux plates-formes régionales
Parmi les plates-formes sur le point d’être créées en région, deux projets se distinguent. Tout d’abord celui de Fabrice Baila, créateur de MywinTPE, une plate-forme de crowdfunding dédiée à l’augmentation des fonds propres d’une entreprise candidate.
« Autrement dit, il s’agit de la prise de participation au capital des sociétés qui ont besoin de financement, explique-t-il. Cela permettra aux sociétés d’avoir un apport plus conséquent pour aller chercher les banques. »
Les montant demandés s’élèvent entre 100 000 € et 1 M€ : « Au-delà de 500 000 €, les projets attirent moins », note Fabrice Baila, attribuant la frilosité des investisseurs à l’absence de culture de prise de participation au capital des entreprises en France, « à l’inverse des Etats-Unis ». Sa plate-forme, devrait être lancée d’ici à la fin février : elle est en attente de l’agrément délivré par l’AMF (Autorité des marchés financiers).
Ensuite, Enerfip est une plate-forme de crowdfunding dédiée aux projets autour des énergies renouvelables. Fondée par quatre personnes, elle aussi attend l’agrément de l’AMF pour pouvoir se lancer, d’ici la fin du premier trimestre 2015.
« Nous travaillons en partenariat avec Enercoop, le fournisseur coopératif régional d’électricité issue des énergies renouvelables et dans l’ensemble, le ticket moyen est à 100 €, sur des projets qui se montent à près de 100 000 € », détaille Julien Hostache, l’un des fondateurs du site.
Lorsque les plates-formes spécialisées seront agréés, elles pourront figurer sur le site regroupant les plates-formes de crowdfunding lancé par bpifrance en 2014, tousnosprojets.fr.