CORREZE Le Département ss reflet

Le Conseil départemental de la Corrèze a lancé en juin 2015, avec la Banque Publique d’Investissement et l’association Financement Participatif France, un programme de long terme, novateur et ambitieux, de promotion de la finance participative, ou « crowdfunding »: le dispositif «Coup de pouce» de soutien et de promotion de la finance participative pour favoriser la création et le développement d’activités en y associant toutes les parties prenantes, jusqu’aux habitants.

COMMUNIQUER, DIFFUSER => www.coupdepouce-correze.fr/

SENSIBILISER ET FAIRE CONNAITRE au plus grand nombre le fonctionnement, les enjeux du financement participatif.

ACCOMPAGNER les porteurs de projets pour soutenir toute initiative et/ou activité économique quelque soit les thématiques et les domaines (agriculture, tourisme, environnement, culture, du patrimoine, etc…)

Logo_CoupdePouce orangeCe choix est justifié par l’importance des enjeux financiers, économiques et culturels, sous-jacents à la « révolution financière » que constitue la finance participative. Les enjeux sont énormes, liés à la rapidité de développement de la finance participative dans l’ensemble des pays développés : les montants levés font plus que doubler tous les ans (+ 150% l’an en Europe depuis 5 ans).
L’objectif du programme est de considérer, pour la première fois dans notre pays, que la finance participative peut constituer un levier pour le développement des territoires, en accroissant le nombre de projets financés, grâce à la mobilisation des Corréziens (porteurs de projets, épargnants, responsables institutionnels, professionnels). C’est la 1ère expérience volontariste de développement territorial basée sur la finance participative. Elle repose sur le modèle de la « convention d’affaires ». Ses premiers résultats sont très prometteurs.

Le déploiement de ce dispositif de soutien à la finance participative repose sur plusieurs axes de développement :

  1. Sensibiliser et mobiliser l’ensemble de l’écosystème des territoires (habitants, réseaux professionnels de l’accompagnement à la création et au développement d’activités, intercommunalités, etc.) par une animation avec forte visibilité territoriale.
  2. Proposer une offre d’accompagnement et de préparation des campagnes de collecte des porteurs de projets pour une meilleure connaissance et appropriation du fonctionnement des plateformes, des méthodes et pratiques en matière de financement participatif.
  3. Disposer d’un plan média spécifique.
  4. Évaluer les impacts du dispositif en termes d’emplois, de secteurs d’activités et de niveau d’investissement, mais également observer et mettre en place une veille pour comprendre les évolutions très rapides en la matière.

L’approche territoriale apparaît extrêmement pertinente pour traiter la question de l’adaptation de tous à l’arrivée massive du financement participatif, qui concerne naturellement tous les territoires. La mise en œuvre du projet corrézien mise précisément sur cette proximité, qu’elle soit territoriale, culturelle ou thématique, proximité qui joue un rôle majeur dans le participatif car l’implication de l’ensemble des acteurs de l’écosystème y est la plus efficiente et permet :
– d’accroitre le nombre de projets financés sur un territoire et le taux de succès (nombre de projets dont la collecte atteint l’objectif),
– d’associer les opérateurs classiques de l’appui à l’entrepreneuriat et aux projets sont nécessaires de part leur accompagnement, toutes tâches que ne peuvent assurer les plates-formes,
Par ailleurs, la mondialisation est aussi, paradoxalement, le temps des territoires. La fragmentation territoriale (Laurent Davezies, Le Nouvel Egoïsme territorial) et les écarts de développement qu’elle génère suggèrent de prendre en compte cette dynamique, de se l’approprier, afin d’orienter l’épargne locale vers le développement local, et d’accroître le niveau d’engagement des citoyens dans leur environnement.
Il s’agit donc de vérifier, avec l’expérience corrézienne, que les transformations attendues du participatif peuvent être à la fois accélérées, donnant un avantage concurrentiel aux acteurs du département, et sécurisées (par l’appui apporté aux porteurs de projets et professionnels, et par la sensibilisation-formation des épargnants). Il s’agit aussi de tester un mode de développement basé sur des dynamiques ascendantes et la résilience, dans lequel la responsabilité est redistribuée aux personnes, aux groupes et aux territoires.

Un premier bilan sur cette animation du dispositif départemental « coup de pouce en Corrèze » suscite un réel intérêt qui pourrait se traduire en termes de critères quantitatifs :

  1. 36 dossiers réceptionnés dans le cadre d’un appel à candidature, dont 16 sélectionnés, coachés et présentés au Forum du 26 novembre 2015.
  2. Une forte participation aux réunions de sensibilisation (6 en 2015 et la programmation de 9 petits déj’ sur le premier trimestre 2016) pour échanger et sensibiliser les porteurs de projets. A ce jour, nous enregistrons la participation de 175 personnes sans compter les 5 prochains petits déj’.
  3. 95 projets sont repérés dont 46 en réflexion et 10 en cours de construction d’une page projet.
  4. De novembre à janvier 2016, 8 projets ont été financés et ont levé 42 464 € en dons et 100 000 € en prêt rémunéré. Aujourd’hui, 4 dossiers sont en cours de collecte et 7 dossiers devraient apparaître sur une plateforme de crowdfunding entre mars et avril.

En termes de critères qualitatifs, il est intéressant de noter les très bons retours suite aux évaluations faites systématiquement après les petits déj’ ainsi que les taux de réussite des projets lors des campagnes de collecte qui sont aujourd’hui à 100 % – pour rappel ce taux au niveau national est de 63 %.

Pascal Coste
Président du département de la Corrèze